Ce mois ci  : Jean Marc, PM
UNSA : Jean-Marc, depuis quand exerces-tu ton métier ?
Je suis entré en police municipale (alors police rurale) à Strasbourg en 1978. J’ai exercé mon métier en zone police dans une grande ville (Strasbourg), une ville moyenne (Illkirch-Graffenstaden) puis en zone gendarmerie dans une petite ville (Molsheim) pour finir dans une police pluri-communale composée de 6 communes. Mes 43 années d’expérience me permettent de dire qu’il n’y a pas UNE police municipale mais DES polices municipales.
Les pouvoirs sont identiques, mais ne sont pas exercés de la même manière dans toutes les communes.
UNSA : Quelles sont les missions quotidiennes d'un policier municipal ?Trop souvent les gens ne nous connaissent qu’à travers la verbalisation qui ne représente qu’une infime partie de notre métier.
Les missions les plus courantes sont : sécurisation des entrées et sorties des écoles, médiation des conflits du voisinage, gestion des aires des gens du voyage, encaissement des droits et mise en place des marchés,  vérification conformité permis de construire, sécurisation et encadrement des manifestations municipales, informations destinées aux administrés, gestion de la vidéoprotection, en clair tout ce qui a trait à la sécurité et à la tranquillité des administrés. Si dans les grandes villes il y a des services dédiés pour chacune de ces tâches, dans les villes petites et moyennes, ce travail incombe aux policiers municipaux.
UNSA : Avantages et inconvénients du métier, améliorations ? Notre profession a connu nombre d’avancées pendant toutes ces 25 dernières années. La loi n° 99-291 (dite "loi Chevènement") et la loi du 21 janvier 1995 ont vraiment posé le socle de notre profession en nous incluant, au même titre que la police et la gendarmerie nationale, dans la répression de la délinquance et le maintien de l'ordre public, en ne nous cantonnant plus uniquement aux compétences que nous confiait le maire.
Par contre, il reste un certain nombre de combats à mener :
• L’inclusion de la prime de fonction dans le salaire de base.
•La création d’une véritable grille d’avancement « Police Municipale » au sein de la Fonction Publique pouvant être copiée sur celle qui existe chez les pompiers. Aujourd’hui notre grille atypique fait qu’un agent, quelle que soit sa catégorie, arrive en bout de carrière en dix ans.
• L’obtention du statut d’agent de police judiciaire et après examen, pour ceux qui le souhaitent, d’officier de police judiciaire, uniquement pour les infractions au code de la route.
• L’armement obligatoire des policiers municipaux. Un grand nombre de mes collègues sont souvent primo intervenants et n’ont rien d’autre pour se défendre qu’une matraque ou une bombe lacrymogène. Il est primordial que les élus des CT, dans le contexte actuel d’augmentation de la délinquance et des incivilités comme le confirme tous les jours l’actualité, prennent conscience de la nécessité de protéger leurs agents qui sont sur le terrain de jour comme de nuit. (L'UNSA demande toujours la protection fonctionnelle des PM et pas seulement où elle n'existe pas).ndlr
La profession de policier municipal est riche en contact humain et en interventions diverses.
C’est un métier où il vous faut prendre des décisions très rapidement, sans vous tromper, car la moindre erreur ne pardonne pas et peut avoir de fâcheuses répercussions, d'où l’intérêt d'avoir un syndicat en cas de besoin...
SOURCE : unsa67